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- Publication : jeudi 7 juillet 2016 12:51
Notre prochain séminaire consacré "Aux origines de la domination masculine" débutera le vendredi 14 octobre 2016 (de 14 à 17h).
La domination masculine semble être la forme de domination la plus ancienne et la plus invariante dans l'ensemble des sociétés humaines. Selon les anthropologues et paléoanthropologues travaillant avec une grille de rapports sociaux de sexe, elle naît il y a environ trois millions d'années. Elle se nourrira au cours du temps et des contextes d'autres types de dominations la renforçant.
Pour pouvoir démanteler une domination, il est certainement utile d'en connaître les origines, les causes et les fondements. C'est à cet objectif que nous nous attellerons lors de cette nouvelle formation longue.
Que nous disent les préhistorien-ne-s, les sociologues, les anthropologues, les économistes, les juristes et les philosophes de l'origine et des expressions de la domination masculine au cours du temps? La violence des hommes a-t-elle toujours existé et a-t-elle toujours été un moyen de coercition des femmes? Le passage du nomadisme à la sédentarité, le passage de la cueillette et la chasse à l'agriculture ont-ils pérennisé cette domination? Comment l'accès dissymétrique à la nourriture et l'interdiction de certaines pratiques ont-ils produit des corps féminins et masculins dissemblables? La domination masculine s'est-elle toujours exprimée de la même manière partout? Ou bien s'est-elle accentuée ou a-t-elle été exportée ailleurs avec la colonisation et l'apparition du capitalisme? Comment la virilité et la féminité se construisent-elles et varient-elles selon les époques et les contextes? Quels sont les usages sociaux en matière de relations hommes-femmes dans les sociétés aujourd'hui minoritaires qui relèvent de la matrilinéarité et/ou de l'uxorilocalité? En quoi les recherches sur le monde animal montrant que la domination des mâles, longtemps posée comme le paradigme organisationnel des relations entre individu-e-s, n'est pas « naturelle » et qu'il existe de nombreuses espèces à l'organisation inverse de celle de l'espèce humaine, peuvent-elles nous aider à envisager d'autres manières de vivre ensemble et d'envisager les rapports de sexe? Comment penser un monde sans patriarcat? Avons-nous mentalement et symboliquement accès à ce qui nous est présenté comme une utopie?
Tout au long de cette formation, nous interrogerons le processus par lequel la différence physiologique et anatomique, qui est une différence sexuée, a été pensée de manière hiérarchique et opposée (homme/femme) avec des implications physiques, sociales, politiques et philosophiques importantes sur l'organisation des relations et des sociétés.
Programme complet bientôt disponible.