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Une page d’histoire : du « salaire familial » aux allocations familiales

Une page d’histoire : du « salaire familial » aux allocations familiales
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Une page d’histoire : du « salaire familial » aux allocations familiales

Hedwige PEEMANS-POULLET

Analyse N°17/2007, décembre 2007

 

Résumé de l'analyse : 

Dans ce document, Hedwige Peemans-Poullet retrace l’histoire, entre les deux guerres, de la discussion sur la fixation du salaire. Que doit couvrir le salaire minimum ? Pour les uns il doit permettre à un travailleur de vivre et de faire vivre sa famille. Ce salaire doit être attribué indistinctement à tout travailleur masculin qu’il ait ou non des charges de famille. Le salaire minimum d’une travailleuse serait un salaire individuel. Il n’y a pas eu de consensus sur ces conceptions. Le consensus s’est fait autour de l’idée d’un salaire individuel pour tout travailleur augmenté d’allocations familiales pour ceux qui ont des enfants à charge. Ce consensus a abouti à la création des allocations familiales obligatoires en 1930. Au cours de ces débats, on constate que la charge de famille concerne seulement les enfants (le terme flamand «kinderbijslag», en langage courant «kindergeld» est explicite). Aussi les organismes familiaux vont partir en guerre pour faire reconnaître la charge spécifique de l’épouse au foyer. On constate aussi que la définition du salaire individuel qui a été adoptée aurait dû déboucher sur l’idée que le salaire minimum des hommes et des femmes devait être égal.

Hélas, les théoriciens s’embrouillent…Les allocations familiales attribuées comme revenu de complément sont de fait détachées du salaire ce qui permet des interférences politiques de type nataliste ou familialiste qui auront comme résultat que le coût de l’enfant ne sera jamais réellement couvert par cette allocation. Les travailleurs s’appauvrissent en ayant des enfants… Avant la guerre, le mode de financement est basé sur la journée de travail, après la guerre, sur un prélèvement en pourcentage du salaire. Pour les parents qui sont tous les deux travailleurs, il y aura toujours un double prélèvement alors qu’ils ne reçoivent qu’une fois les prestations. On pourrait dire que depuis 1930, les travailleuses mariées et mères de famille ont cotisé «à fonds perdus» pour les prestations familiales puisque l’ouverture du droit aux allocations était déjà assuré par le père des enfants…

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