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Juliette Folville (1870-1946) : une pionnière dans le milieu musical belge

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Juliette Folville (1870-1946) : une pionnière dans le milieu musical belge

Fauve BOUGARD

(Collection « Cahiers de l'UF »; n°14), 2020, 150 p.

 

Le parcours exceptionnel de Juliette Folville démontre l’importance de son activité musicale. Jamais défaite, cette véritable passionnée de musique passe sa vie à enseigner, jouer et composer malgré les revers de fortune, confirmant sa position de musicienne respectée à chaque étape de sa carrière. Si en tant que compositrice Folville est restée ancrée dans l’esthétique de la fin du XIXe siècle, elle a fait figure de précurseur pour l’émergence de femmes dans ce domaine. Sans affirmer elle-même une conscience contestataire ou féministe, Juliette Folville a voulu construire sa carrière selon les normes de ses contemporains masculins. Durant toute sa carrière, tant comme interprète que compositrice, Folville s’est distinguée de ses contemporaines en pratiquant des activités jugées masculines. Parmi les premières générations de violonistes et compositrices professionnelles, elle n’hésite pas non plus à enfiler l’habit de cheffe d’orchestre pour diriger des orchestres entièrement masculins dans ses propres compositions.
Femme de tête, Juliette Folville se démarque également par le répertoire qu’elle aborde, faisant figure de pionnière dans le milieu musical belge. En plus des œuvres courtes pour piano, chant et violon qui caractérisent le répertoire féminin de son époque, elle s’attèle à la composition de plusieurs œuvres orchestrales d’envergure nécessitant des connaissances harmoniques solides, des techniques d’orchestration et des moyens de création généralement refusés aux femmes. Le soutien de nombreux admirateurs masculins et son propre talent de musicienne ayant permis la création de toutes ses œuvres orchestrales, Folville est perçue par nombre de ses contemporaines comme un modèle de réussite et d’émancipation. Son ignorance des limites implicites imposées aux compositrices la poussera à les transgresser ouvertement en 1889, lorsqu’elle demande à participer au concours du prix de Rome. Cette démarche oblige l’Académie à reconnaître qu’aucune loi n’interdit la participation des femmes, mais leur refus d’accéder ensuite aux demandes de convenance de Folville met en évidence l’inadaptation des institutions à ces dernières. Bien que Juliette ne participe finalement pas au concours, sa démarche ouvre la voie à une série de futures candidates — menées par Henriette Van den Boorn-Coclet en 1895 — et plus tard à la création de nouveaux réseaux artistiques pensés par et pour les femmes pour la première fois.

Fauve Bougard

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